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Papillon de nuit

R.J. Ellory

Traduction : Fabrice Pointeau

Edition : Livre de poche

Prix : 7.90 euros

Où ? : Livre de Poche

           Place des libraires

505 pages

Prix des lecteurs polar des éditions Livre de Poche

Offert par les éditions Livre de Poche

Papillon de nuit
Papillon de nuit
Papillon de nuit

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Premier roman de R.J. Ellory et Prix des lecteurs polar des éditions Livre de Poche, ce roman a toutes les qualités nécessaires pour en faire un coup de cœur. Un roman noir, engagé pour les droits civiques. Un roman politique et social qui retrace le portrait d'une certaine Amérique des années 50 à 80. Un roman d'amitié et d'amour où la fuite n'est pas une option. Alors que les critiques, qu'elles soient professionnelles ou pas, résonnent encore sur les pages et les écrans, moi, Lili, 32 ans, le crie haut et peu-être pas fort, mais j'ai eu assez de peine à le débuter. Pourquoi ? Pour le savoir, il va falloir me lire....

Confession d'un homme pas si dangereux

Caroline du Sud, années 50Daniel Ford, six ans, croise pour la première fois la route de Nathan Verney. Une amitié alors indéfectible va unir les deux garçons. La vie de famille, l'église, les bêtises...tout aurait pu s'arrêter là jusqu'au jour où Daniel, pour défendre une jeune fille dont il est secrètement amoureux, déclenche une bagarre. C'est ainsi que la machine raciste s'enclenche. Parce que Nathan est noir. Parce qu'un blanc ne peut pas être ami avec un noir, surtout à l'aube dans les années 60. Jeunes adultes dans l'Amérique de J.F Kennedy puis de Johnson, en faisant l'expérience des premiers émois amoureux, ils vont également vivre la lutte des droits civiques, les meurtres, la guerre du Vietnam...le couloir de la mort. Car Nathan Verney est mort et semble-t-il sous les coups de son ami d'enfance Daniel Ford. Alors qu'en 1982, ce dernier attend son exécution, il se remémore ces années de bonheurs, d'errances et ses choix. A-t-il réellement tué son ami et pourquoi ? Le prêtre John Rousseau recueille ainsi les précieuses confidences d'un homme piégé derrière les barreaux.

M. Timmons croit lui aussi que je n'ai pas tué Nathan Verney en Carline du Sud par une nuit fraîche de 1970. Mais il ne le reconnaîtra jamais. (...)
M. Timmons est gardien dans le couloir de la mort, il fait son boulot, il obéit aux règles, et il laisse ces questions d'innocence et de culpabilité au gouverneur et au petit Jésus. Il n'est pas censé prendre de telles décisions, il n'est pas payé pour ça. Alors il ne le fait pas. C'est plus simple ainsi.

Rétrospective des Etats-Unis

Alternant récit du passé au présent carcéral, l'auteur tient là un outil merveilleux qui lui permet d'utiliser un large spectre historique. En retraçant la politique du pays, il en explique les conséquences sur sa population, notamment sur la vie des deux protagonistes...mais de façon inégale. La première moitié du roman m'a franchement ennuyé ! Certes, les sujets sont très intéressants mais énumérés soit de façon rapide ou au contraire noyé sous les détails. La seconde moitié quant à elle est à l'opposé. Alors que j'ai pris presque trois jours à lire la moitié, un seul jour m'a suffi pour la seconde. Pourquoi ? Tout simplement parce que le suspense s'emballe, le fil conducteur du meurtre prend de plus en plus de place pour attirer l'attention du lecteur sur un et seul fait. 

 

Si je tentais de résumer ça en une seul affirmation, comme si j'essayais de synthétiser toute ma vie en un seul paragraphe, je dirais que ce n'était vraiment qu'une histoire d'amitié. Mon amitié avec Nathan Verney a réellement été le début et la fin de tout. C'est avec lui que j'ai découvert le monde, et je ne vois pas un seul événement important antérieur à sa mort que nous n'ayons partagé.

Sous couvert de références musicales, de personnalités, de politiques ; notamment la guerre du Vietnam ; l'auteur essaie simplement de dénoncer ce régime américain et ses institutions. Comme une fascination de la violence des années 60, on se perd parfois dans les conflits et complots. Alors que les problèmes raciaux battent leur plein dans un pays divisé, les guerres internes au gouvernement sont à leur paroxysme. Quel est le vrai du faux ? Toutefois, le sujet des droits civiques est intelligemment bien mené puisqu'il fait malheureusement encore écho à notre époque. Triste monde.

Nous étions en 1952, une année durant laquelle arriveraient de nombreuses choses qui dépasseraient notre entendement, des choses que nous comprendrions à peine plus tard. (...) L'Amérique grandissait, et dans les douleurs de la croissance elle sentait la menace d'émeutes et de révoltes qui couvaient dans l'ombre, à l'horizon, comme une tempête à l'approche.
Nous avions six ans, Nathan Verney et moi, et le monde vers lequel nous marchions nous accueillerait à bras ouvert.
C'est du moins ce que nous pensions.

Au-delà de l'ampleur historique, il s'agit ici d'un roman sur l'amitié. Cet amour si particulier qui lie ces deux personnes, de la vie à la mort résonne encore comme le principal pilier du roman. Mais encore une fois l'inégalité, cette fois des personnages, est saisissante. Alors que Nathan est sûr de lui, Daniel est naïf. Nathan, moteur de toutes leurs aventures entraîne Daniel avec lui avec les conséquences que l'on connaît. Comme un défaut de caractère, j'ai passé le roman à engueuler intérieurement Daniel à plus d'actions, plus de réactions ! 

 

Un roman irrégulier oui, mais une construction réfléchie comme documentée, peut-être trop d'ailleurs. Une fin devinée à des kilomètres a achevé cette lecture assez laborieuse, il faut bien l'avouer. Je terminerais tout de même par une note positive oui, c'est possible ! Malgré toutes mes remarques, il me semble qu'il se dégage l'essentiel dans ce récit : la célébration de la vie. Car en dépit de la guerre, des violences et des injustices, Daniel ne regrette rien sinon de vivre.

Comme toujours, je vous conseille un thé, cette fois-ci noir comme l'âme de ce roman, ainsi que des meringues à la framboise pour adoucir une époque qui ne l'est pas.

Lecture conseillée : Le couloir de la mort, John Grisham

 

 

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