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Une allure folle

Isabelle Spaak

Edition: Des Equateurs Eds / Le Livre de Poche

Prix: 17 euros / 7.10 euros

Où?Le Livre de Poche / Place de libraires

214 pages

Offert en tant que juré du Prix des lecteurs 2017

Une allure folle
Une allure folle

La famille est source de bonheur comme de petits et grands malheurs au quotidien mais une question retient mon attention: connaissons nous vraiment notre famille? L'histoire familiale est tout à chacun une curiosité, un mystère qu'il faut résoudre. Là est la tentation de Isabelle Spaak, de comprendre et tenter d'expliquer. Faut-il encore retenir notre attention car l'auteure, à travers le récit d'une grand-mère fantasque et d'une mère libre, n'a pas réussi son pari.

Sur les traces du poids familial, la romancière Belge dresse un portrait sans équivoque des femmes de la famille, à commencer par sa grand-mère Mathilde. Années 20, en Belgique, Mathilde est une roturière que rien n'arrête. Muée par une volonté de fer, elle use de ses charmes afin de séduire et envoûter les hommes. Demi-mondaine, elle ensorcelle Armando Farina, un italien très fortuné, homme de sa vie. Cette liaison passionnée donnera naissance à Annie, sans quelques soucis d'images car Armando est déjà marié et ne peut donc léguer son nom à sa progéniture. De façon décousu, l'auteure nous immerge dans un monde de conventions, nous narre le dictat des apparences et les mensonges qui en découlent. Mais Mathilde n'en a cure, elle seule est maîtresse de son destin.

La deuxième partie est consacré à Annie qui après une enfance charmante doit faire face à la réalité de son identité: son patronyme est une illusion. Un lien qui semblait indestructible va peu à peu s'étioler par l'absence récurrente de son père mais par la vie dissolue de sa mère. Historiquement intéressante, cette partie évoque la seconde guerre mondiale, l'exil en France mais aussi la résistance. Du combat à la vie il n'y a qu'un pas et Annie en fait, jusqu'à son dernier souffle, un leitmotiv. Sa condition d'enfant non reconnu ne l'arrête pas, son caractère est affirmé, rien ne peut l'arrêter, pas même la guerre.

En évoquant le sujet familial et notamment le drame dans d'autres romans, Isabelle Spaak persiste et signe une introspection du passé pour en exhumer des secrets, des hontes, pudiquement étouffés. Comme une enquête, elle déterre les correspondances, retourne sur les lieux de vie pour mieux comprendre ces deux femmes au parcours atypique dont se dégage une grande force. Malheureusement le style décousu et brouillon m'a profondément ennuyé! Malgré la sincérité du récit, on note quelques incompréhensions et contradictions. Sont-elles à l'image de la famille? Des femmes fortes, modernes mais dont l'histoire ne m'a pas si emballée que ça. D'autres romans utilisent le même sujet, les mêmes ficelles, alliant une écriture sensible à une intrigue annoncée. C'est peut-être ça le problème, la légèreté du style à la platitude de l'histoire. Un manque de relief évident qui fait de ce roman sans grande prétention un livre de plage qui se lit d'une traite à l'ombre d'un parasol, un thé glacé Aquarosa Kusmi tea et un clafoutis à la cerise à proximité.

Lecture conseillée:  La femme qui fuit, Anais Barbeau-Lavalette

                                  Manderley for ever, Tatiana de Rosnay

 

Une allure folle
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