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Jessie

Stephen King

Traduction: Mimi Perrin / Isabelle Perin

Edition: Albin Michel (broché) / Livre de poche

Prix: 20.30 euros (broché) / 7.30 euros (poche)

Où?Place des libraires

389 pages

Emprunté à la médiathèque

Jessie
Jessie
Jessie

Encore un Stephen King me direz-vous? Oui mais King est resté et reste toujours excellent et son pouvoir imaginatif aussi magnétique. Alors pourquoi ne pas se replonger dans ce roman publié en 1992 (hé oui déjà!) qui prolonge l'avénement du rôle féminin tant prisé par l'auteur? Car une fois de plus le romancier met la femme, avec ses forces et ses failles, au coeur de l'intrigue et n'en fait pas un roman exclusivement féminin mais lui confère une intelligente complexité où les thèmes de la sexualité, le désir et le couple sont maitrisés, exploités avec virtuosité. Le maître a encore touché ma tête et mon coeur, et parfois mon estomac! Présentation:

Jessie, 39 ans, femme au foyer ne manque de rien. Mariée à un avocat, ils vivent confortablement et possèdent même une maison secondaire isolée près d'un lac, havre de paix, mais plus pour longtemps... Car Gerald aime les petits jeux sexuels et en particulier les menottes, ce qui n'est pas forcément du goût de Jessie. Quand bien même lui aurait-elle déjà fait la remarque, Gerald ignore, Jessie subit. En vacances près du lac, le fière avocat a réussi à se procurer des menottes de policier et veux, évidemment, les tester sur sa femme qui accepte à contre coeur. Mais le jeu prend une tournure inattendue quand un souvenir malheureux émerge de l'esprit de Jessie pour se matérialiser en un coup de pied bien placé sur le ventre et les parties intimes de son cher mari qui s'apprêtait à la violer. Le coup, violent, provoque une attaque  cardiaque mais surtout sonne le début d'une très longue journée pour Jessie...

Menottée  au montant du lit où il est impossible de se dégager, elle revit le jour de l'éclipse solaire de 1963 où, enfant d'à peine onze ans, elle vécu la fin de l'innocence auprès de son père. Au fur et à mesure du roman, elle s'évade malgré elle de sa condition de prisonnière pour revivre cette journée et ses conséquences. Conséquences qui lui ont valu de partager ses pensées avec d'autres "voix" internes qui se réveillent pour l'aider, l'orienter vers une possible sortie. Jessie va-t-elle réussir à s'échapper? Se réconcilier avec le passé? Vivre? La survie va être mise à l'épreuve lorsqu'un chien errant s'invite dans la maison et commence à grignoter Gerald sous ses yeux. C'était sans compter l'apparition dans l'ombre, d'un homme aux dimensions étranges un panier rempli de bijoux et de morceaux de cadavres...La journée va être longue, la lutte interminable.

Ce huis clos haletant est formidable et abyssal. On se demande comment l'auteur va faire tenir le lecteur en haleine pendant presque 400 pages avec une héroine menottée usant de tous les stratagèmes pour se libérer. Evidemment Stephen King a plus d'un tour dans la caboche et dégaine l'artillerie imaginative pour nos plus grands frissons. Je me suis vraiment interrogée en le débutant car cela me paraissait un peu long mais peu à peu l'effroi s'empare de vous, l'espoir renait pour être immédiatement balayé, l'horreur s'installe, le sang s'invite et la nausée monte. Car oui j'ai vraiment eu la nausée à cette lecture, les descriptions de certaines scènes sont saisissantes de réalisme et provoque un dégoût ainsi qu'une panique certaine. Le rythme s'accélère, on se surprend à parler tout seul et ordonner à Jessie de ce dépêcher. L'urgence de la situation est palpitante, l'aversion envers un père outrancier douloureuse et l'empathie furieuse.

Stephen King se sert une fois de plus de l'horreur au service de la psychologie, de l'improbable pour écrire un roman incroyable et profondément humain. La psychologie est abordée sous différentes formes puisque la survie qu'elle soit physique ou mentale revêt une volonté à toute épreuve. Car au delà d'une situation invraisemblable, il exprime la profonde blessure d'une enfant dont les voix ne se sont jamais tu. Sans surprises, ce roman est un coup de coeur ou mieux, un frisson glacé, qui s'accompagne d'une brioche et d'un thé vert à l'amande pour rester éveillé une nuit d'orage...

Avertissement:

- ne jamais, ô grand jamais, se faire menotter quel que soit l'objet.

- si vous n'en avez pas écouter le conseil précédent, prévoir une marge de manoeuvre suffisante pour se dégager.

-si vous n'en avez fait qu'à votre tête, prévoyez un téléphone à porté de main, ça peut toujours servir !

Lecture conseillée: Vertige, Franck Thilliez

Fan de Stephen King ? Bonne nouvelle un site formidable et très actif lui ai consacré... Le Club Stephen King ! 

 

 

Jessie
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A
Bonjour j'apprécie beaucoup votre blog. je vous ai apporté un vote. n'hésitez pas à venir visiter mon blog "voyage onirique" en lien ici : http://lanuitdesblogs.fr/blog/voyage-onirique.html <br /> au plaisir
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L
Merci! Je vais visiter le votre de ce pas...curiosité quand tu nous tiens.