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J'ai lu... La petite dernière - Fatima Daas

Editions : Les éditions Noir sur Blanc (broché) / Le Livre de Poche

Prix : 16 euros (broché) / 7.40 euros (poche)

Où ? : Les éditions noir sur blancPlace des libraires 

216 pages (poche)

Incapable, faute de temps, de produire une vidéo, j'ai décidé de concocter une chronique express qui je l'espère, vous donnera envie de vous pencher sur ma sélection du jour. Et c'est à l'occasion de sa récente sortie poche que mon choix s'est porté sur le singulier roman de Fatima Daas, La petite dernière
Maniant l'autofiction avec brio, l'auteure ébranle par le choix et le poids de ses mots, elle que l'on devine consciente et intransigeante dans son récit. Présentation...

De quoi ça parle ? 

Je m’appelle Fatima Daas. Je suis la mazoziya, la petite dernière. Celle à laquelle on ne s’est pas préparé. Française d’origine algérienne. Musulmane pratiquante. Clichoise qui passe plus de trois heures par jour dans les transports. Une touriste. Une banlieusarde qui observe les comportements parisiens. Je suis une menteuse, une pécheresse. Adolescente, je suis une élève instable. Adulte, je suis hyper-inadaptée. J’écris des histoires pour éviter de vivre la mienne. J’ai fait quatre ans de thérapie. C’est ma plus longue relation. L’amour, c’était tabou à la maison, les marques de tendresse, la sexualité aussi. Je me croyais polyamoureuse. Lorsque Nina a débarqué dans ma vie, je ne savais plus du tout ce dont j’avais besoin et ce qu’il me manquait. Je m’appelle Fatima Daas.

À la loupe

"Je m'appelle Fatima..." litanie obsédante présente à chaque début de chapitre sonne comme une recherche de soi, une recherche de son identité

Qui est Fatima ? Une française d'origine algérienne ? Une musulmane ? Une femme qui aime les femmes ? 

Fatima c'est la fille qui, quelque part, est prise en étau entre le poids de la tradition des origines et sa volonté inconsciente de modernité. Comment concilier religion et sexualité surtout quand celle-ci est considérée comme "contre-nature" ? Comment respecter ce prénom si symbolique en islam quand on se sent en marge de sa propre famille, de sa propre "communauté" ? 

De ce monologue fragmenté, l'auteure dresse un portrait fin et singulier d'une voix actuelle diablement déterminée. 

Pour qui ? Pourquoi ? 
  • Si tu n'as pas le temps de lire, ça tombe bien : chapitres ultra-courts et fluides. Plus d'excuses ! 
  • Pour la tendresse avec laquelle elle dit les siens.
  • Pour le style à la fois bref et délicat.

Un livre, une gourmandise !

Chronique express oui, mais certainement pas expéditive au point d'en oublier la gourmandise associée au livre !

Si le roman se veut court et fragmenté, il n'en est pas moins dense. J'ai donc choisi le gâteau magique citron et graines de pavot, privilégiant ainsi le côté acide de Fatima Daas. Texturé en trois couches, il rappelle l'image du portrait minutieusement construit par la romancière. 

Fatima Daas
Fatima Daas

 

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