3 Octobre 2018
Traduction : Laurence Sendrowicz
Editions : Points (poche)
Prix : 7.80 euros (poche)
Où ? : Editions points / Place des libraires
384 pages
Gagné lors d'un concours organisé par les éditions Points
Avraham Avraham, commandant de nature réservé et solitaire mène une vie pour le moins simple. Célibataire, amateur de séries et livres policiers qu'il décortique à la moindre faille, ses journées se ressemblent plus qu'il ne le voudrait. Jusqu'au jour où madame Sharabi vent signaler la disparition son fils d'Ofer, parti au lycée. Peu affolé, le commandant ne prend cette disparition pas très au sérieux jusqu'à ce que deux jours plus tard, l'adolescent ne soit toujours pas rentré. La piste de la fugue s'étiole. Perdu dans ses réflexions concernant sa propre autorité, Avraham ne voit pas le comportement pour le moins suspect de Zeev, un professeur et voisin d'Ofer. Pourquoi Zeev s'immisce-t-il dans l'enquête ? Et si Avraham avait loupé quelque chose dès le début ?
Polar à la fois surprenant et classique, j'ai vécu une lecture mitigée. Tout d'abord ennuyeux par le rythme de l'enquête et le peu d'attraction envers les personnages, je me suis ensuite fourvoyée. Savoir ce qu'était advenu d'Ofer n'était finalement le plus important. Ce qui l'était en revanche, étaient les rapports humains et la manipulation qui s'en dégageait.
Tandis que dès le début, le lecteur est informé de la disparition soudaine d'Ofer, le romancier alterne entre deux voix : la culpabilité du commandant et celle plus obscure de Zeev. De cette construction narrative habile, Dror Mishani sème le doute, la confusion pour mieux nous surprendre. Enquête sous le coup de l'émotion sans le moindre détails scabreux, l'auteur préfère nous décrire l'état émotionnel dans lequel l'instruction met ses personnages.
Son échec de la veille se doublait à présent d'un nouvel échec : il ne s'était pas comporté en chef d'équipe d'investigation. (...) Quoi qu'il puisse ou ait pu arriver à Ofer, où qu'il se trouve, une histoire commençait à se raconter. Et il ne l'avait pas écoutée. Non seulement il ne saurait peut-être pas comment cela se terminerait mais il avait assurément loupé le début.
De ces protagonistes justement, peu d'empathie envers eux. Au contraire de la fouille intérieure à laquelle l'auteur les soumet, je n'ai pas réellement apprécié ceux-ci. Cependant, le réalisme avec lequel celui-ci décrit le quotidien renvoie à la lucidité de son commandant et son opinion concernant le fantasme du crime invraisemblable.
Le réel intérêt réside dans la mécanique et le procédé d'écriture qu'utilise Zeev pour développer son vieux rêve d'écrivain. Car avec la disparition de son ancien élève, le professeur a de quoi nourrir sa plume... Mais ne comptez-pas sur moi pour vous en dire plus !
Du film, je n'en sais pas plus que cette bande annonce alléchante, mais qui à première vue, ne colle pas vraiment au livre. Premièrement, l'histoire se passe vraisemblablement en France alors qu'initialement, elle se passe en Israël. Puis, le professeur est rapidement montré du doigt tandis qu'Avraham semble être attiré vers la boisson... Bref, bientôt un débrief du film ?
Afin de profiter du roman et poursuivre avec le film (toujours dans cet ordre-là, n'est-ce pas...) je vous propose des petits-beurre à la pistache ainsi qu'un thé Darjeeling. Et maintenant, place à la bande-annonce !