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Stayin' Alive - Christian Moguerou

Editions : Editions Erick Bonnier

Prix : 18 euros

Où ? : Editions Erick Bonnier / Place des Libraires

Service de presse

Stayin' Alive - Christian MoguerouStayin' Alive - Christian Moguerou
Robin, quarante ans, est mort. Né le jour de la sortie de la fameuse chanson de 1977, "Stayin' Alive", celui-ci décède brutalement d'un arrêt cardiaque. Ceci aurait pu être le récit d'une mort, mais au contraire, Robin décrit la vie, sa vie et celle de sa famille. Tandis que malgré lui le disco coule dans ses veines, celui-ci revient sur les raisons qui l'ont fait prendre ce prénom, sur ses relations familiales, ses regrets... Alors quand les éditions Erick Bonnier m'ont contactés pour lire ce roman, j'ai tout de suite dit oui !  Un auteur que je ne connais pas et un résumé peu loquace ont su m'attirer, mais pas me prendre totalement dans leurs filets. Quelques longueurs et l'utilisation d'une langue étouffée alourdissent considérablement le rythme du récit malgré une sensibilité à fleur de peau. Toutefois, une étrange émotion étreint le cœur à la lecture de ce roman sensitif. En assistant au défilé de l'enterrement et au bilan d'une existence, Robin saura-t-il dénouer le fil de la vie ? Mais au fait, Robin est-il à jamais disparu ? 

Aujourd'hui, il pleure comme un père. Il prend ma main froide, il geint, il hurle presque... Ma mère surgit en haut de l'escalier et vient le consoler. Notre solitude vient de voler en éclat. Nous ne serons plus jamais en tête à tête. (...) Ma fille est en bas, elle appelle sa mère. Elle est perdue, désemparée, devant tant de plus grands qu'elle qui succombent à leurs larmes. Elle ne comprend plus. C'est le monde à l'envers. (...) Il se fait tard. Et demain, il faudra bien m'enterrer.

Disco fever

Fan des Bee Gees, le père de Robin le prénomme ainsi en hommage à Robin Gibb, un des célèbres frères chanteurs. Né le 13 décembre 1977, sortie du single Stayin' Alive qui lança la carrière du trio, Robin ne mesure pas le poids de ce prénom sur sa vie future. Ainsi, lorsqu'il meurt subitement à quarante ans, il ne part pas complètement. Au rythme du disco et des souvenirs qui jalonnent son esprit, il trace le bilan d'une vie emplie d'incompréhensions, parfois de non-dits, mais toujours jaugé d'amour. Robin arrivera-t-il à faire la paix avec lui-même comme avec son entourage ? 

Je voudrais serrer Valentine une ultime fois, la sentir tremblante comme si nous allions enfin connaître l'amour. J'ai honteusement besoin qu'elle souffre une dernière fois pour emporter ses sentiments sous terre. Lui écrire, lui écrire encore, lui dire des choses inestimables, lui exprimer tout haut ce qu ne fut jamais dit ni rédigé, lui avouer qui je suis. Enfin !

La vie, la mort...et après ? 

Comme une envie de régler ses comptes avec la vie - le père absent, le cri d'amour d'une mère conciliante, une femme passionnée... - Robin déroule une vie faite de compromis interrompus. 

En divisant son récit en deux, la mort puis la renaissance, Christian Moguerou trouve la fin pour chercher à comprendre la vie et les traces laissées. Parsemant ici et là les chorus de la fameuse chanson, il parvient à faire le lien entre la vie de Robin et son décès. A travers des lettres et extraits de roman, alternant entre présent et passé, cette construction permet de suivre le fil conducteur de l'auteur se perdant parfois dans un style brumeux.

Alors que je suis restée, et à de nombreuses reprises, hermétique à la compréhension de certaines tournures de phrases, j'avoue qu'une étrange émotion s'est emparée de moi à la lecture de passages criants de sincérités. Des débuts d'un personnage distant, le romancier offre une vulnérabilité grandissante colorée par de précieux souvenirs. Une question demeure : que va laisser Robin derrière lui ? Faut-il être mort, pour rester vivant ? 

De cette lecture mitigée, un jus de fruits frais bananes/pitaya ainsi que des madeleines à la bosse bien dorée accompagneront cette lecture nostalgique au son des Bee Gees.

 

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