23 Février 2018
Pourquoi la Russie pour cet événement culturel national ? Pays mis à l'honneur au Salon du Livre de Paris et tout au long de cette année pour fêter les trente ans de la médiathèque, l'équipe a prévu diverses animations et projections ainsi que la venue d'Olivier Rolin en juin, spécialiste de la Russie. Entre auteurs et culture, mon clavier se mettra donc à l'heure soviétique ! Retour sur une soirée haute en couleur...
Cette fin d'après-midi commence donc sous le coup de découvertes amusantes et ludiques de l'univers soviétique. Quizz et dégustations sonnent le début des festivités grâce à l'Amical Franco-Russe de la Réunion. Jalonné d'une exposition consacrée à cette culture fascinante, la soirée ne fait que commencer...
Sous le magnifique banian de l'arrière-cour, se joue une pièce formidable : "L'Ours" d'Anton Tchekhov. Rebaptisé "Le malsoufran la" en créole et interprété par la talentueuse compagnie Sakidi, cette courte pièce dramatique n'est en fait qu'une plaisanterie propice au comique de situation.
Alors que Mme Popova se laisse littéralement mourir depuis le décès de son mari, Smirnov un ancien officier d'artillerie s'introduit chez elle. Endetté, il réclame à la veuve les douze cents roubles que lui devait son époux... De provocations en provocations, l'affrontement tourne au duel.
S'ensuit une deuxième pièce de Tchekhov : "La demande en mariage". Toujours adapté en créole par la compagnie Sakidi, " In demann pou marié" est irrésistible. Drôle et légère, cette pièce est une farce où les cris et les situations résonnent comme une énorme bouffonnerie.
Lomov, trentenaire, vient faire sa demande en mariage auprès de sa voisine Natalia Stepanova. Reçu par son père, celui-ci va jouer l'entremetteur... En accordant la main de sa fille sans le lui dire, le quiproquo s'installe surtout quand Natalia insulte copieusement Lomov sans savoir le sujet de sa visite !
Alors qu'une dégustation de mets russe titille mes papilles, un orchestre s'installe. Habillé de costumes traditionnels et instruments en mains, le trio Kristinia, nous transporte en quelques coups d'archet et d'accordéon à des milliers de kilomètres de là. Entre musique russe et tsigane, le groupe transpire la mélancolie, mais aussi la bonne humeur de mélodies entraînantes. Pour parfaire le tout, une troupe de danseuses complètent cet agréable moment pour nous emmener encore plus loin au pays de Dostoïevski, Tolstoï, Nabokov et tant d'autres.
Cette soirée s'achève donc avec la projection du film "Anna Karénine" de 1948, adapté du grand roman de Léon Tolstoi paru en 1877.
Quelle belle soirée ! Lumineuse et colorée, cette fête consacrée à la Russie n'aurait pu se faire sans l'investissement de l'équipe de la médiathèque qui redouble d'imagination pour animer et faire rayonner la culture. Bravo !