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La servante écarlate

Margaret Atwood

Traduction: Sylvaine Rue

Edition: Robert Laffont, collection Pavillons Poche

Prix: 11.50 euros

Où?Place des libraires

510 pages

Emprunté à la bibliottèque

La servante écarlate
La servante écarlate
La servante écarlate

Voici un livre fou, effrayant et d'anticipation que livre Margaret Atwood avec, La servante écarlate. Roman incroyable, je l'ai découvert par hasard en lisant un article sur une prochaine adaptation télé. Le thème? Aux Etats-Unis, la société à évoluer ou plutôt régresser vers un mode de fonctionnement totalitaire. Les femmes n'ont plus aucun droit sinon de procréer pour celles qui le peuvent. Alors évidemment je me suis empressée d'aller à la médiathèque pour l'emprunter, et j'ai bien fait! Ce roman écrit il y a 30 ans est une pépite.

République de Gilead fondée par des fanatiques religieux catholique, Defred est une servante écarlate. Vêtue de rouge, seule sa collerette recouvrant son visage est blanche. Car nul n'a besoin de voir le visage des ces femmes asservies. La société machiste a reléguée le rôle des femmes à ce qu'elles savent faire de mieux: servir. Ainsi les hommes de pouvoir, les Commandants, régissent la société tandis que leurs femmes, habillées de bleu, restent au foyer à tricoter et jardiner. Pour servir ces épouses modèles, les Marthas en vert sont à leur disposition pour la cuisine, le ménage, etc... .Et le rôle d'une servante écarlate? Mère porteuse.

Le monde tel que nous le connaissons n'existe plus. Les guerres inter-religieuses font rage, l'utilisation excessives de pesticides et produits chimiques ont rendu la population infertile ou presque. Les rares nouveaux-nés sont "inaptes"... Tout cela dans un monde éclaté. Gilead devient peu à peu une dictature où les hommes retirent aux femmes dans un premier temps, le droit au travail, de posséder un compte, de s'habiller comme elles le souhaitent, jusqu'à l'asservissement le plus total. Defred, notre héroïne, à "choisi" d'être une Servante. Les femmes remariées et les maîtresses n'étant pas les "officielles" sont, soient des Anti-femmes, envoyées aux Colonies nettoyer les déchets toxiques donc envoyer à la mort, soient des Servantes pour enfanter et se purifier. Deuxième épouse de son mari, elle se souvient du temps où la liberté était commune et nous raconte par bribes ce qui a morceler la société.

"Nous ne savions pas exactement ce qui arrivait aux bébés qui ne passaient pas l'examen, qui étaient déclarés non-bébés. Mais nous savions qu'on les faisait disparaître, quelque part, rapidement."

 

Aux services d'un Commandant elle nous décrit son quotidien morose, de l'achat des courses le matin, bête de foire, dénigrer par la population mais d'utilité publique jusqu'à la cérémonie où le maître de maison doit lui faire un enfant. Ici il n'est point affaire de sentiments. Tout est calculé, physique et pratique. Mais un soir, le Commandant lui demande en toute discrétion de venir dans son bureau. Un jour, sa compagne de courses Deglen, lui propose de rejoindre un réseau...et un soir, Serena Joy la femme du Commandant, lui propose d'optimiser ses chances de tomber enceinte... Le visage d'une société irréprochable se fissure pour laisser apparaître la laideur de l'hypocrisie.

"Notre fonction est la reproduction; nous ne sommes pas des concubines, des geishas ni des courtisanes. Au contraire: tout a été fait pour nous éliminer des ces catégories. (...) Nous sommes des utérus à deux pattes, un point c'est tout: vases sacrés, calices ambulants."

 

Roman incroyablement insolent, Margaret Atwood grâce à son personnage, décrit avec distance une société indifférente et froide. La création de castes illustre bien l'univers dans lequel elle veut nous faire pénétrer: fermé et intolérant. L'atmosphère étouffante sert la curiosité du lecteur, les souvenirs de Defred sont autant de moteur à nous rendre compte de la chance de vivre dans une société libre. La suppression du corps, de la sexualité, du désir sont autant puissant que l'interdiction de lire et de communiquer. Elles mènent toutes à la suppression de l'humanité en se servant de l'immoralité. En passant par la colère, le dégoût et la tristesse à sa lecture, je propose un cookie chocolat épices et thé Darjeeling pour tout réconfort!

Lectures conseilléesLe dernier homme, Margaret Atwood

                                     Le temps du déluge, Margaret Atwood

                                      MaddAddam, Margaret Atwood

La servante écarlate
La servante écarlate
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P
Tout ça m'a l'aire bien passionnant! Merci
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L
Très déstabilisant au début car il n'y a aucun indice spatio-temporel mais intrigant. Et après on a carrément envie de savoir ce que va devenir l’héroïne...la fin est géniale mais frustrante! Je n'en dirais pas plus....gnargnarkgnark !