22 Juin 2018
A voix basse, Charles Aznavour (Editions Points, 6.10 euros)
- Comment un fils d'immigrants arméniens, arrivés par hasard à Paris dans les années 1920, est-il devenu un " monstre sacré de la chanson française " ? Dans cette autobiographie, Charles Aznavour égrène les étapes qui l'ont amené à se lancer dans la chanson, malgré des débuts difficiles, et se dévoile entre deux portraits de son entourage. À la fois recueil de souvenirs, conseils aux jeunes artistes et compilation de confidences, À voix basse est avant tout le récit d'un très grand artiste resté jeune homme. - Charles Aznavour est né en France en 1924. Auteur, compositeur et interprète populaire depuis plus de soixante ans, il est aussi acteur et écrivain. À voix basse prolonge et complète son autre autobiographie, Le Temps des avants (Flammarion, 2003).
Piaf, Simone Berteaut (Editions Robert Laffont, 23.50 euros)
Voici la réimpression de l'excellente biographie de Piaf, écrite par celle qui a partagé la vie de la chanteuse pendant trente ans : sa demi-soeur, Simone Berteaut. Piaf disparue n'a pas cessé d'occuper les mémoires et les coeurs ; elle a sa place dans l'histoire de la sensibilité française contemporaine ; on ne prononce pas son nom sans émotion. Mais qui était Piaf ? Non seulement la chanteuse, mais la femme, cette petite bonne femme de rien du tout qui a crié ses amours à la face du monde ? Simone avait treize ans et demi, Édith seize, quand elles chantaient ensemble dans les rues. Les nuits chez " Lulu de Montmartre ", la mort de " Cécelle " (la gosse d'Édith), les débuts chez " Papa Leplée ", le scandale, les amours tumultueuses, les triomphes, les chutes, l'alcool, la drogue, le perpétuel défi à la vie et à la mort - Simone Berteaut a tout vécu, tout connu. Elle raconte, avec une verve et une liberté extraordinaires. Et tout au long de ce livre, c'est bien Piaf tout entière qui revit sous nos yeux.
Jazz, Toni Morrison (Editions 10/18, 7.10 euros)
En 1926, le coeur d'Harlem est en pleine ébullition. Le Jazz Age incarne la liberté d'une nouvelle génération de Noirs américains et sème sur la ville un air de folie. J?, en proie au délire, assassine sa jeune maîtresse devant sa femme. Dans un dernier accès de rage, celle-ci se jette à son tour sur la défunte pour lui taillader le visage. Bouleversé par sa propre violence, le couple va chercher dans son passé les traces de son présent ravagé. De l'esclavage à l'exil, Jazz fait entendre la voix exsangue d'un démon intérieur nourri par l'oppression. Prix Nobel de littérature en 1993 pour l'ensemble de son oeuvre, Toni Morrison compose avec son sixième roman une symphonie pour trio infernal.
L'odyssée du jazz, Noel Balen (Editions Liana Levi- Piccolo, 19 euros)
Des premiers esclaves africains aux dernières fulgurances électroniques, en passant par les prêcheurs de spirituals, les cris du Delta, les 78 tours écorchés, les nuits vaporeuses de Harlem, les hors-la-loi de la 52e Rue, les microsillons légendaires, les nonchalances ouatées de la côte ouest, les rebelles de Newport ou les scansions cuivrées du funk, cette grande saga du jazz est une invitation au voyage. Dans le sillage de l'histoire et au gré des courants - gospel, blues, ragtime, stride, new orleans, boogie, swing, be-bop, cool, hard-bop, free jazz, fusion, M'Base, rhythm'n' blues, soul, funk, rap... - tous les personnages héroïques de la musique afro-américaine sont embarqués à bord de cet ouvrage de référence.
Jazz in Paris, Boris Vian (Editions Le livre de poche, 5.10 euros)
Faire connaître aux Américains le jazz de Paris : c'est le défi que releva Boris Vian en 1948, à la demande d'une radio new-yorkaise. En deux ans et quarante-cinq émissions, dont malheureusement aucun enregistrement n'a été conservé, il allait populariser outre-Atlantique Alix Combelle, Claude Luter, Claude Bolling, Aimé Barelli, Django Reinhardt et bien d'autres... Ainsi que des morceaux enregistrés avec des musiciens français par des stars comme Bill Coleman ou Sidney Bechet... Dans un anglais personnel et souvent fantaisiste (la traduction juxtaposée ne doit pas détourner de se plonger dans l'original), il s'amuse et nous amuse, avec les cônnaissances et l'esprit critique d'un véritable militant du jazz. Témoignage d'une des rares expériences de Vian dans le domaine radiophonique, ces causeries forment le complément indispensable de ses Chroniques de jazz.
Le peuple du jazz, LeRoi Jones (Editions Folio, 8.90 euros)
Esclave importé d'afrique, objet brusquement plongé dans une société puritaine et rationaliste, le noire n'a pas d'âme aux yeux des meilleurs chrétiens. Il s'en fait une en la chantant. les autres arts n'ont pas survécut à la déportation. mais la musique renaît d'elle-même, infatigablement. et, de la mélopée qui couvre les champs de coton aux trompettes les plus célèbres de harlem, ses rythmes successifs racontent l'histoire du peuple noir aux etats-unis. Le peuple du blues est un témoignage et un essai. c'est le premier livre sur le jazz d'un écrivain noir qui fut hier l'un des dandys les plus en vue de greenwich village et qui est, par la plume et l'action, profondément engagé dans la révolution noire.
Feel like going home, Peter Guralnick (Editions Rivage poche, 10 euros)
Du country blues du Deep South à la naissance du rock du côté de Memphis, des champs de coton aux studios Chess de Chicago, Peter Guralnick a rencontré, parfois peu de temps avant leur disparition, ces illustres pionniers (Muddy Waters, Howlin' Wolf, Jerry Lee Lewis) et ces perdants magnifiques (Skip James, Robert Pete Williams, Charlie Rich) qui ont écrit quelques-unes des plus belles pages de la musique populaire américaine. Publié pour la première fois aux Etats-Unis en 1971, inédit jusqu'à aujourd'hui en France, Feel Like Going Home est aujourd'hui considéré comme un document exceptionnel et un incontournable classique qui inaugure une nouvelle façon d'écrire sur la musique. Comme un livre intense et émouvant qui ne donne qu'une envie : se plonger dans les enregistrements avec des oreilles neuves. Comme un livre culte absolument intemporel enfin, signé d'un des deux ou trois plus grands écrivains spécialisés dans la culture musicale américaine. "Biographe exceptionnel, l'un des plus grands historiens de la musique populaire américaine s'est toujours défini comme un érudit de terrain. Voici enfin, en français, son petit chef-d'oeuvre sur les chemins du blues et du early rock." (Rolling Stone). "Le tout se lit d'une traite (...). Personne ne sait conter la musique comme Peter Guralnick." (Les Inrockuptibles). "De loin le meilleur livre sur le sujet." (Politis).
Petit dictionnaire amoureux du rock, Antoine de Caunes (Editions Pocket, 8.30 euros)
R comme Lou Reed. O comme « Oh yeah ! ». C comme The Clash. K comme The Kinks. Rock is not dead ! Et depuis qu'un heureux hasard lui a fait découvrir les Beatles on stage, Antoine de Caunes est un de ses plus fervents agitateurs.
Janis Joplin, Jean-Yves Reuzeau (Editions Folio biographies, 9.90 euros)
« On m'a balancée dans ce groupe rock, on m'a refilé des musiciens dans les pattes, et la musique me poussait dans le dos. La basse me propulsait. C'est alors que j'ai décidé de me lancer totalement là-dedans. J'ai plus jamais voulu faire autre chose. C'était mieux et meilleur qu'avec n'importe quel mec. Et c'est peut-être justement ça le problème... » Victime de sa légende, Janis Joplin (1943-1970) fut trop souvent caricaturée pour son penchant à l'autodestruction, la crudité de son langage et sa philosophie de l'extase. Mais l'essentiel est ailleurs. Icône du rock, elle a féminisé une scène longtemps accaparée par les hommes et imposé un style de vie libéré, porté par l'excès et transcendé par la musique. Plusieurs décennies après sa mort en solitaire dans une chambre d'hôtel à Hollywood, due à une overdose d'héroïne, elle reste à jamais la plus grande chanteuse de blues blanche de tous les temps.
Rock Strips, Vincent Brunner (Editions Flammarion, 10 euros)
Trente-trois illustrateurs et scénaristes ont croqué leur rocker ou leur groupe de rock préféré, retraçant ainsi l'histoire de ce genre musical par la bande dessinée, à travers les personnalités et les groupes marquants, de Little Richard aux White Stripes en passant par les Rolling Stones et les Beatles. Chaque strip est accompagnée d'une discographie sélective et d'une playlist idéale.
California dreamin', Pénélope Bagieu (Editions Gallimard BD, 24 euros)
Ellen naît en 1941 dans une famille juive de Baltimore et, petite déjà, rêve de devenir chanteuse. Sa voix est incroyable, mais sa personnalité aussi excentrique qu'attachante cache une faille de taille : Ellen est boulimique. Et grosse. Trop grosse pour espérer un jour devenir une star. Pourtant quand, à 19 ans, elle devient Cass Elliot, c'est pour échapper à son avenir de vendeuse de pastrami et tenter sa chance à New York ! C'est là que, happée par la folk de l'époque, Cass tombe amoureuse de Denny, le chanteur des Journeymen.
Chroniques, Bob Dylan (Editions Folio, 8.30 euros)
« Je ne cherchais pas l'amour, je ne cherchais pas l'argent. La conscience aiguisée, j'étais déterminé, irréaliste et visionnaire par-dessus le marché. Je ne connaissais pas âme qui vive dans cette mégapole noire et gelée, mais ça allait changer. » Bob Dylan replonge avec délices dans le Village de 1961, quand, jeune homme introverti, il découvrait Manhattan. Pour le chanteur folk débutant né dans le Midwest, New York est la ville de tous les possibles, de toutes les passions : nuits blanches enfumées, découvertes littéraires, amours fugaces, amitiés indestructibles. Les souvenirs de l'enfance reviennent ici comme autant d'illuminations, composant l'histoire d'un musicien de génie qui aspirait à la gloire mais ne la supportait pas. Le premier volume d'une autobiographie en roue libre qui devrait comporter trois volets.
Reggae 100, Florent Mazzoleni (Editions Le Mot et le Reste, 20 euros)
Petite île caribéenne devenue indépendante en 1962, la Jamaïque s'est distinguée dès cette époque par ses productions musicales, affirmation d'une vigueur culturelle jamais démentie depuis. On estime ainsi que la Jamaïque, aujourd'hui peuplée de moins de trois millions d'habitants, a produit plus de cent cinquante mille enregistrements de musique populaire ! Reggae 100 propose un panorama subjectif des musiques de la Jamaïque, des années 1960 à nos jours, avec un accent particulier mis sur la période 1970-1980, apogée de la production musicale de l'île. Grâce à une sélection de cent albums emblématiques, présentés selon un ordre chronologique, le lecteur plonge dans l'histoire du reggae et des grands courants musicaux qui gravitent autour (ska, rocksteady, dub et dancehall, etc.). Cent albums marquants qui permettent d'introduire le lecteur aux producteurs, aux labels, aux musiciens et aux studios qui ont écrit cette épopée tropicale et musicale, pour certains dans l'ombre des feux de la rampe et de la reconnaissance.
Petit homme reggae, Christian Moire (Editions Thierry Magnier, 7.70 euros)
Kingston, Jamaïque. 1975. Ska, reggae... la musique est à tous les coins de rue à Trenchtown, un quartier pauvre de Kingston. Le jour Ritchie y traîne son ennui et le soir il joue de la batterie avec son groupe. Ritchie rêve de disques, de concert, et de célébrité. Son grand-père le fait embaucher comme cuisinier à Island House, la villa de Bob Marley et sa bande, Les Wailers. Répétitions, interviews, concerts. Ritchie va partager la vie de Bob Marley, au sommet de sa gloire en cette fin d'années soixante-dix. Époque où le musicien, devenu l'un des membres les plus influents de Jamaïque, se mêle aussi de politique et échappe de peu à une tentative d'assassinat. Entre fiction et réalité, le roman fait se croiser le destin de Ritchie et celui du chanteur, jusqu'à la mort de ce dernier en 1981. Ritchie travaille dur pour fonder son propre groupe et reprendre le flambeau... de celui qu'il soupçonne être son père ! Le roman évoque aussi sans fard le quotidien de ces adolescents des quartiers pauvres de Kingston, désoeuvrés et pauvres, de la délinquance si proche, des tentations de l'argent facile. Mais aussi de l'énergie de la rue, de l'effervescence musicale de ces années-là.
Les parapluies d'Erik Satie, Stéphanie Kalfon (Editions Joelle Losfeld, 18 euros)
En 1901, Erik Satie a trente-quatre ans. Sans ressources et sans avenir professionnel, il délaisse Montmartre et l’auberge du Chat Noir pour une chambre de banlieue sordide où, coincé entre deux pianos désaccordés et quatorze parapluies identiques, il boit autant, ou plus, qu’il compose. Observateur critique de ses contemporains, l’homme dépeint par Stéphanie Kalfon est aussi un créateur brillant et fantaisiste : il condamne l’absence d’originalité de la société musicale de l’époque, et son refus des règles lui vaut l’incompréhension et le rejet de ses professeurs au Conservatoire.
Les parapluies d’Erik Satie n’est ni une biographie, ni une hagiographie. C’est le premier roman de la réalisatrice et scénariste Stéphanie Kalfon, conçu à la fois comme un hommage et comme un témoignage sur la vie du musicien.
Le dernier violon de Menuhin, Xavier-Marie Bonnot (Editions Belfond, 18 euros)
Au rythme du violon de son personnage Rodolphe Meyer, Xavier-Marie Bonnot propose un roman poétique et lyrique sans toutefois quelques notes d'étranges. Plus qu'un récit sur l'envoûtement de la musique, du musicien en proie aux doutes, l'auteur nous entraîne d'abord dans la folie douce puis dans une folie sombre, de plus en plus poreuse. Avec une sensibilité toute particulière, l'écriture tantôt calme tantôt fiévreuse quant aux souvenirs abordés du protagoniste charme de par sa richesse. A sa lecture, une curieuse pensée du Horla de Maupassant m'a envahi pour mon plus grand plaisir!
Nocturnes, Kazuo Ishiguro, (Editions Folio, 7.80 euros)
Un crooner prêt à tout pour un drôle de come-back, un mélomane qui tente de percer. Des amis liés par la passion d'un même genre musical, un saxophoniste en mal de reconversion ou bien encore un violoncelliste faussement naïf. Les principaux personnages de ces histoires sont en quête d'un autre mouvement à jouer dans cette symphonie si singulière qu'est la vie. Mais si ces cinq nouvelles ont pour fil conducteur la musique, toutes parlent aussi d'amours et des possibles variations qui en découlent. Tel un compositeur hors pair, Kazuo Ishiguro sait orchestrer avec brio les drames et les rêves qui se cachent derrière les passions et les désillusions humaines. Les intrigues rythmées par une narration alliant crescendo et decrescendo sont autant de « nocturnes » / « concerto » littéraires d'une rare délectation.
Et voilà, notre aventure mélomane s'achève ici mais de nombreux autres ouvrages sont évidemment à découvrir. Alors chantez, criez, dansez et gardez toujours en tête :
La musique peut rendre les hommes libres