Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les mortes-eaux

Andrew Michael Hurley

Traduction : Santiago Artozqui

Edition : J'ai lu (poche)

Prix : 7.60 euros

Où ? : J'ai lu / Place des libraires

416 pages

Acheté dans une librairie indépendante

Les mortes-eauxLes mortes-eaux
Les mortes-eaux. Un titre bien mystérieux, une couverture sombre, un bandeau/conseil de Stephen King, il n'en fallait pas plus pour titiller ma curiosité. Mais alors que je me jetais à corps perdu dans ce récit, je me suis quelque peu perdu entre ses pages. Pourtant, tout avait si bien commencé ! Angleterre, Tonto se remémore l'été dans les années 70 où sa vie a basculé. D'un pèlerinage avec ses parents, quelques membres de la paroisse et le nouveau prêtre, Tonto va vivre avec son frère Andrew une étrange expérience. Installés dans une lugubre bâtisse au milieu des landes, l'atmosphère vire peu à peu à la menace. Épiés par certains villageois, d'étranges bruits et rituels ainsi que la découverte d'objets incongrus viennent perturber le séjour des hôtes. Sous fond de religion et de croyances, ce roman révèle avant tout une ambiance. Noir, étouffant, pauvre en action, il reste très évasif sur le contenu afin de privilégier la forme. Assez mitigée, j'ai toutefois était séduite par ce décor sauvage à l'image des hommes qui le peuple, mais pas par le style. 

Je me suis souvent dit qu'il y avait trop de temps là-bas. Que ce lieu en était malade. Qu'il en était hanté. Le temps ne s'y écoulait pas comme il aurait dû. Il n'avait nulle part où aller, aucune modernité derrière laquelle courir. Il s'accumulait comme les eaux noires dans les marécages et, comme elles, il restait là et stagnait.

Une famille pieuse

A Londres, dans les années 70, la famille Smith accompagnée des membres de la paroisse suivi du prêtre Bernard fraîchement arrivé, partent pour quelques jours à Moorings. Du pèlerinage des fêtes de Pâques, les Smith n'ont qu'une idée en tête, guérir leur fils Andrew atteint de déficience mentale. Dans l'attente d'un miracle, Andrew supervisé par son frère Tonto, s'amusent en bord de mer jusqu'à croiser la route d'un étrange couple et celle qu'ils supposent être leur fille. Alternant entre passé et présent, Tonto révèle la vie trouble du père Wilfred, leur ancien prêtre décédé trois mois plus tôt, la rencontre avec de sinistres villageois attachés à de curieux rituels païens et l'ambiance délétère qui s'empare peu à peu de leur séjour... Que s'est-il réellement passé lors de ce pèlerinage ? 

Une ambiance

Affiché comme thriller, ce roman n'en est pas vraiment un. Certes, si le suspense est grandissant, l'action est elle, inexistante. Roman noir, l'ambiance teintée de religion, de croyances et de miracles flirte avec des personnages ambigus contribuant au malaise. L'emprise de la religion est tellement saisissante qu'elle devient le sujet principal de ce roman que l'on peut qualifier de gothique. Chaque élément, interrogations et explications ne sont le produit que de mysticisme et servent à illustrer le passage sur Terre. Tonto, celui par qui ce récit arrive, raconte avec lucidité cette domination religieuse relayée par sa mère.

Fort d'insinuations, ce récit éclaire sur la folie des croyances qui s'emparent progressivement des lieux et du groupe dans un unique but : "sauver" Andrew de sa déficience mentale. Soulignant ainsi toute son absurdité, l'auteur compare l'hostilité du paysage à celui du culte. Des situations glauques, se démarquent des personnages effrayants. Mais qui des villageois aux pèlerins le sont le plus ? 

Billy était le poivrot du coin. Tout le monde le connaissait. La déchéance qui l'avait jeté au fond du puits de l'échec, faisait partie de la mythologie des lieux au même titre que les conditions climatiques, et il n'était rien de moins qu'un don du ciel pour des gens comme Momon et le père Wilfred, qui se servaient de lui pour illustrer ce que la boisson pouvait faire à quelqu'un. Billy Trapper n'était pas une personne, mais un châtiment.

Roman flou à l'image de la brume qui peuple ce paysage, j'ai était à la fois fascinée par cette atmosphère étouffante mais aussi déçue par l'enlisement de l'histoire. L'alternance des périodes parfois confuses a contribué à renforcer cette déception, et ce, jusqu'à la fin. Dommage !

Malgré mon manque d'enthousiasme, il faut bien se restaurer ! Aujourd'hui, sera placé sous le signe de la noirceur avec un loooooooong café noir et des scones à la confiture de myrtilles. Teatime !

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article