15 Décembre 2017
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En octobre dernier pour le Salon du livre Athéna et plus précisément lors de la parenthèse, le club de lecture de la médiathèque de Saint-Pierre, j'ai enfin pu rencontrer Nathacha Appanah. Sachant sa venue et voulant rattraper mon retard de "rentrée littéraire" j'ai enfin pris le temps de lire Tropique de la violence, impressions dont je vous faisais part lors d'un précédent article. Grâce à Mme Lallemand, modératrice du club, nous avons pu assister à un échange de qualité, de bienveillance et de douceur...le tout en compagnie d'une romancière abordable et généreuse. Bref, une matinée ensoleillée sous le signe du partage. Qui a dit que les bisounours n'existaient pas?
Sous une chaleur prenante mais à l'abri du soleil, nombre de lecteurs sont venus à la rencontre de la romancière primée. Après une délicate et enjouée présentation de ma bibliothécaire préférée, on m'a laisser le soin de poser quelques questions à l'auteure sonnant ainsi le début de la séance. Tremblante, que dis-je transpirante j'ai, du bout des lèvres voulu tout d'abord savoir si le personnage de Bruce dans "Tropique" était une vraie rencontre. Oui et non! Il faut savoir que Nathacha Appanah à vécu trois ans durant a Mayotte et fait la rencontre de nombreux enfants des rues. C'est en observant ces enfants, cette pauvreté, qu'elle s'imprègne de ce désespoir laissant derrière lui beaucoup d'orphelins comme beaucoup de corps morts bercés par les eaux envahis de kwassa-kwassa. Mais Bruce est aussi une rencontre physique sous les traits d'un jeune garçon venu rouler son "chimique" près d'elle. C'est à ce moment, à travers une certaine fascination, qu'elle trouve matière à son prochain roman.
Autre lecteur, autre question: quand a-t-elle commencé à écrire et pourquoi? Ce n'est qu'en partant de son pays natal, l’Île Maurice, qu'elle a ressentie une certaine liberté. Un sentiment que ce qu'elle écrivait pouvait intéresser. Et c'est grâce à la proximité de la médiathèque et des librairies de son nouveau nid à Lyon, qu'elle franchie ce cap. Quand je répète à tous que le pouvoir de la culture est sans limites !
Qu'en est-il de sa part du cœur? Pour la romancière, tous les livres débutent par une obsession. En écrivant Blue Bay Palace par exemple, il s'agissait d'une envie instinctive alors qu'en couchant la première nouvelle du Petit éloge des fantômes elle savait qu'il s'agissait d'une forme d'autobiographie qu'elle voulait simple et fluide. Mais toujours cette obsession.
Bibliothèque du lecteur contre bibliothèque de l'écrivain. Lorsqu'elle écrit, sa bibliothèque est plutôt restreinte pariant surtout sur les classiques par peur d'être surprise par un mauvais livre. D'autres lectures trouvent son chemin comme des essais, surtout psychologiques . Pourquoi pas? Hors écriture, les romans contemporains reprennent place pour son plus grand plaisir!
L'heure passe et l'auteure évoque tour à tour la fiction comme pourvoir évocateur mais aussi la peur du grand vide qui s'est déjà produite pendant trois à quatre ans. Autre fait, le cahier d'écriture qu'elle préfère au journal ou encore sa grande satisfaction lorsque les lecteurs s'emparent du texte.
La rencontre s'achève, retour à la réalité, la bulle éclate et son sourire s'efface pour d'autres contrées et ne laisser qu'un sentiment d'une douce rencontre pleine d'humanité. Merci encore d'être venu à la Réunion, merci d'écrire, merci d'être vous.
Lectures conseillées: Tropique de la violence
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